La proposition avancée tout d’abord avait été d’avertir les autorités de l’Alliance et de la Horde de la menace planant désormais sur les peuples qui résistaient au Fléau. Cependant, alors que ses compagnons se préoccupaient de savoir où mettre les Reliques restantes en sureté tant que le Roi Liche s’y intéresserait, Asnath avait pris la parole.

- Abandonnez cette idée, avait-elle déclaré, adossée à un arbre dans la pénombre.

- Qu’est-ce qui te prends Asnath ? lui avait demandé Ellécnite en la dévisageant.

La prêtresse s’était retournée vers la gnome et lui avait rendu son regard.

- Combien de temps pensez-vous qu’il faudra pour que les hauts responsables de nos factions respectives se réunissent pour étudier le sujet ? Sans compte qu’il faudra par la suite qu’ils acceptent d’oublier leurs griefs pour planifier une action militaire. Je n’accepterai pas de voir les Reliques parvenir à la Couronne de Glace à cause des querelles qui ne manqueront pas d’éclater entre Horde et Alliance.

- Qu’est-c’que tu proposes d’autres, gamine ? s’était enquit Zoorz en avalant une longue goulée de bière, qu’on parte à la chasse aux cadavres ambulants ?

Tous se tournèrent vers la prêtresse en attente de sa réponse. La jeune femme sentit dans leur regard ce désir que ses compagnons avaient de l’entendre abandonner son idée.

- C’est exactement cela qu’elle propose, avait répondu Noem’Aeda en se redressant de sa carte abîmée.

En cet instant, la draeneï avait eu sur les lèvres ce sourire que l’humaine connaissait bien. Celui qui voulait dire qu’elle était prête à suivre son amie dans son projet, aussi fou pouvait-il être.

- Ceci est pure folie, Asnath, avait rétorqué Nathaël, pensez-vous réellement que nous faisons le poids, à six contre le Roi Liche ?

- N’étions-nous pas à six au milieu de Stratholme ?

- Cela n’est en aucun cas comparable ! s’était emportée Ellécnite, tu n’as aucune idée de ce dont tu parles Asnath ! Nous n’avons pas d’arme qui soit en mesure de défier la puissance du seigneur du Fléau !

- D’jà qu’en temps normal j’aurais pas trop apprécié d’courir après l’Roi Liche mais maintenant qu’il a les R’liques…

- Mais ce n’est pas à sa poursuite que nous nous lancerions, avaient répondu Asnath et Noem’Aeda en cœur.

Le silence était tombé lorsqu’elles avaient prononcé ces mots. Seul le craquement des branches se consumant dans les flammes venait troubler le calme de cette nuit sans lune.

- Ecoutez-moi, avait repris la jeune humaine en s’adressant à ses compagnons rassemblés, j’ai parfaitement conscience que ce que je vous propose de faire peut sembler fou mais laissez-moi terminer.

Elle avait attendu quelques secondes avant de poursuivre son discours.

- Si les morts-vivants qui ont volé le Diadème des Naarus et la Rune Solaire avaient déjà achevé leur mission, ne serions-nous pas au courant ? Ce n’est pas le cas. Or, entre la mort d’Izdar, moment où le Fléau est entré en possession de la première Relique de Pouvoir, et cette nuit, il s’est écoulé près d’un mois. Les morts-vivants avaient largement le temps de retourner en Norfendre par la voie des mers.

- Ce qui signifie… avait poursuivi Noem’Aeda.

- Qu’ils attendent sans doute d’être en possession des quatre Reliques pour les ramener à leur roi, sinon ceux qui ont volé le Diadème seraient déjà arrivés.

Chacun avait réfléchi à ce qu’impliquaient les conclusions de la prêtresse, puis Zoorz avait pris la parole.

- Combien d’temps penses-tu qu’les décervelés vont attendre avant d’rentrer quand ils s’rendront compte qu’on a compris leur manège ?

- Combien de temps pensez-vous qu’il faille pour que les deux factions se mettent d’accord sur les actions à entreprendre à partir du moment où nous les aurons prévenues ?

- Il a fallu environ un mois pour organiser la rencontre entre notre ordre et le Chef de Guerre, avait expliqué Nathaël en réponse, bien que cet événement ait été une idée de sa part. Je pense donc qu’il faudrait au moins le double pour que les plus belliqueux de nos dirigeants acceptent de s’asseoir à la même table ne serait-ce qu’un instant.

- Alors c’est sans doute à ce moment que les morts-vivants quitteront ce territoire. En attendant, il ne fait aucun doute qu’ils persisteront à rechercher la Clef et la Larme.

Asnath s’était tournée vers Ellécnite et Omundron qui avaient gardé le silence jusque là et les avaient regardés droit dans les yeux avant de s’adresser de nouveau à l’ensemble du groupe.

- Chacun d’entre vous a, un jour, eu à souffrir à cause du Fléau, ne laissons pas ce malheur s’abattre sur d’autres. C’est à vous de décider ce que vous voulez faire à présent. Vous connaissez désormais mon opinion, mais si vous décidez d’agir autrement, alors je vous suivrai malgré tout. Quel est votre choix ?

Noem’Aeda avait été la première à se lever pour se placer aux côtés de son amie. La jeune humaine n’en avait douté aucune seconde, mais ce n’était pas la draeneï qu’elle avait cherché à convaincre ce soir-là.

- Je pense qu’il est de mon devoir de sœur aînée de poursuivre la quête d’Izdar, avait déclaré la mage, je suis prête à partir.

- Vous pouvez pas partir sans guide, avait marmonné Zoorz en s’essuyant la barbe du revers de sa manche, la Croisade d’Argent connaît l’terrain comme personne. J’me charge d’nous faire escorter.

Nathaël s’était par la suite redressé et avait fixé Asnath pendant quelque secondes.

- Mon peuple a de nombreux comptes à rendre au Roi Liche. Le phœnix doit mourir pour renaître de ses cendres. Si pour que renaisse l’Ordre Solaire et que la Rune nous soit restituée mon sacrifice est nécessaire, alors je le ferai sans hésitation.

Ellécnite avait poussé un très long soupir puis avait tiré pensivement sur ses couettes roses.

- Sans moi vous ne tiendrez pas plus d’une semaine sans vous blesser accidentellement. Et pour nous loger entretemps et mettre les reliques à l’abri, je possède une petite maison dans la forêt d’Elwynn. Qui plus est, seize années de sédentarité m’ont rouillée plus que je ne l’imaginais.

Seul était resté Omundron qui n’avait pas dit mot depuis que sa sœur avait pris la parole pour leur proposer son plan.

- Poursuivre les troupes du Fléau sur leurs propres terres… c’est un pari des plus risqués, Asnath.

Frère et sœur avaient gardé leurs regards rivés l’un dans l’autre, chacun essayant de convaincre l’autre seulement par ce geste.

- Mais… j’ai une promesse à tenir, avait fini par se rendre le druide, et c’est ce que Tassanya aurait sans doute fait.

Le visage de la jeune humaine s’était illuminé d’un grand sourire en voyant que dans ce nouveau voyage, son frère serait à ses côtés.

Ainsi avaient-ils prit la décision de partir en Norfendre à la poursuite des morts-vivants qui avaient dérobé le Diadème et la Rune. Zoorz était rentré chez lui à Dun Morogh pour y retrouver sa famille. Le nain avait été chargé de trouver un convoi qui se dirigerait vers la Couronne de Glace et avec lequel lui et ses compagnons pourraient voyager. Les autres membres du groupe s’installèrent dans la maison qu’Ellécnite possédait dans la Forêt d’Elwynn, au sud de Hurlevent.

Ellécnite et Nathaël avaient par la suite fait part aux dirigeants de leurs factions respectives de la situation, en espérant ainsi déclencher le début des préparatifs pour venir en aide au petit groupe qui partirait en avance.

La petite chaumière était aussi isolée dans la forêt que l’était le laboratoire de la gnome à Dun Morogh, permettant de dissimuler la présence de Nathaël qui ne sortait plus sans son capuchon. Les semaines avaient passé, faisant disparaître peu à peu les blessures de chacun et de nouvelles relations s’étaient nouées pendant ce temps durant lequel ils avaient planifié la majorité de leur expédition.

La première amélioration notable fut celle qui s’opéra entre Noem’Aeda et Nathaël, bien que leur relation ne puisse pas être qualifié de grande amitié. Leurs affrontements oraux qui avaient été des plus cinglants étaient devenus une sorte de rituel entre eux qui consistait en une perpétuelle joute verbale à laquelle il n’y avait jamais aucun vainqueur. Les autres membres du groupe s’instituaient en arbitre de leurs constantes piques.

Nathaël se fit donc rapidement accepter par ses nouveaux compagnons. L’elfe semblait être le plus proche d’Asnath, bien que celle-ci soit ainsi placée dans une position délicate du fait de son amitié avec Noem’Aeda. De plus, elle n’avait toujours pas pardonné au paladin les paroles qu’il avait eu lorsqu’ils avaient contourné Pestebois. Aussi trouva-t-elle son équilibre en se rangeant le plus souvent du côté de la draeneï tout en ne s’entêtant pas à la défendre lorsque celle-ci se trouvait prise en défaut par l’elfe de sang.

Le retour d’Omundron parmi le monde des vivants fut plus long et plus ardu. Endeuillé par la perte de Tassanya, blessé par la mort de Reïna et inquiet quant à l’idée de voir Asnath partir pour le Norfendre en compagnie de leurs camarades, le druide avait conservé son mutisme pendant une autre longue semaine avant d’adresser la parole à ses compagnons. La jeune prêtresse avait été la seule avec qui il avait discuté pendant tout ce temps.

Deux mois s’étaient ainsi écoulés, entre les préoccupations à propos du devenir des Reliques et la guérison des blessures tant au corps qu’à l’esprit que chacun avait reçu depuis que le Roi Liche avait décidé de faire siennes les Reliques. Les cinq compagnons qui étaient restés dans la Forêt d’Elwynn attendaient des nouvelles de Zoorz quand Noem’Aeda avait voulu se rendre au village de Comté-de-l’Or tout proche.

A force de suppliques et de menaces, la mage était parvenue à convaincre Asnath de venir avec elle et toutes deux avaient pris la route. Les deux amies avaient cheminé pendant plusieurs heures avant d’atteindre les premières maisons du village. Comté-de-l’Or était bien plus modeste que les autres petites villes qu’elles avaient vues dans le nord des Royaumes de l’Est. On y trouvait une auberge ainsi qu’une forge et quelques habitations, la majorité des habitants de la région vivant dans la forêt ou dans des fermes. Un petit étang se trouvait le long de la route qui menait à Hurlevent et on y voyait de temps à autre quelques enfants venir y pêcher entre amis.

Lorsqu’Asnath et Noem’Aeda étaient arrivées en vue du village, elles avaient immédiatement remarqué qu’il y régnait une agitation bien plus importante qu’à l’accoutumée. De fait, elles purent constater à leur arrivée que des tentes avaient été dressées dans la plaine qui s’étendait au sud de Comté-de-l’Or. De grands étendards portant un œil violet sur fond vert clair se dressaient ça et là au milieu des tentes de tissu violet et blanc. De nombreux villageois et voyageurs étaient venus s’attrouper devant les divers stands qui proposaient de multiples produits tous plus différents les uns que les autres.

Alors qu’un gamin orc était passé à proximité d’elle en pourchassant une poule, Noem’Aeda l’avait attrapé par le col et lui avait demandé ce qui se passait.

- C’est la foire de Sombrelune, m’dame, avait-il répondu avant de repartir à la poursuite du gallinacé qui s’enfuyait.

La draeneï s’était alors retournée vers la prêtresse absorbée dans la contemplation des formes géométriques qui entouraient l’œil de l’étendard et lui avait souri.

- Je pense qu’il est grand tant que nous nous amusions.

- Je me demande comment tu peux songer à t’amuser alors que toi et moi savons quel danger menace ces gens et ce monde plus généralement, avait répliqué la jeune humaine sans quitter l’emblème des yeux.

- Justement, j’y pense. Et comme je souhaite savoir si je reviendrai profiter des boissons qu’ils semblent servir dans la grande tente carrée, je te propose d’aller jeter un œil là-bas.

La mage avait alors désigné une tente à l’écart dont le tissu mité et délave semblait avoir vu passer beaucoup d’hiver. Devant la porte de toile qui la fermait, se trouvait une enseigne rapidement taillée dans du bois décoloré par les ans. Les deux amies pouvaient y lire, gravé en bas reliefs, les mots « Voyance vaudou ».

- J’espère que tu n’oses pas m’affirmer que tu crois à ce genre de choses, avait déclaré Asnath.

- Pas le moins du monde, avait répondu Noem’Aeda en riant, c’est justement pour cela que nous allons nous amuser.

Elle avait donc entraîné la prêtresse jusqu’à la tente usée puis y était entrée.

Lorsqu’Asnath pénétra dans la pièce à la suite de la draeneï, elle se retrouva plongée dans un noir que seul venaient perturber les lueurs fluorescentes d’étranges mixtures contenues dans des flacons sur une étagère. Alors que la jeune humaine allait se décider à rebrousser chemin, convaincue qu’il n’y avait pas âme qui vive dans la tente, une voix s’éleva dans la pénombre.

- Que puis-je pouw vous ? demanda quelqu’un qui semblait se trouver en face d’elles.

- Nous venons vérifier si l’enseigne à l’entrée n’est pas mensongère, répondit Noem’Aeda sans laisser transparaître une quelconque anxiété.

Deux braseros s’allumèrent au même moment, laissant voir un troll assis sur une natte au fond de la tente. Il était vieux comme le démontrait la déformation de ses doigts. Ses défenses étaient gravées de symboles étranges dont Asnath ne comprenait pas la signification et ses cheveux bleus étaient éclaircis de plusieurs mèches blanches. Le vieux troll portait trois bracelets au poignet droit et un autre en forme de serpent s’enroulait autour de son bras gauche, il portait de même de nombreuses amulettes suspendues à des cordons autour de son cou. Autour de lui étaient éparpillés des objets aussi divers qu’étranges.

Le troll leva les yeux vers les nouvelles-venues ce qui permit à Asnath de se rendre compte qu’il était aveugle. Le sorcier tendit alors un bras, invitant les deux amies à s’asseoir.

- Le vaudou est une twès puissante magie, elle a beaucoup d’usages. Voulez-vous lancer une malédiction ? Acheter un philtwe d’amouw ? Connaîtwe votwe aveniw ?

- Juste connaître notre avenir, le coupa la mage en lui tendant sa main.

- Les lignes de ta main n’ont aucune impowtance pouw le vaudou, stupide cwéatuwe, répliqua l’aveugle en repoussant la main de la draeneï, il a besoin de ton sang.

Noem’Aeda sembla hésiter un instant, puis saisit le poignard posé devant elle et s’entailla la paume afin de laisser couler le sang dans le bol qui se trouvait sur les genoux du sorcier. Elle confia ensuite sa main blessée aux soins d’Asnath en attendant que le vieil aveugle prenne la parole.

- Un voyage… une gwande douleuw… énuméra le troll en agitant ses amulettes au dessus du bol ensanglanté, la peuw… le fwoid… l’attente… le soulagement… la twistesse puis l’adowation… voilà ce que je lis dans ton sang.

- C’est tout ? demanda la draeneï, sceptique.

- Je lis ce que ton sang a à me diwe, rétorqua le sorcier en nettoyant le bol, ce n’est pas de ma faute s’il ne me donne que tes sentiments. Le vaudou est une magie dangeweuse, il ne faut pas lui demander plus que ce qu’elle te donne. Le vaudou m’a donné ton aveniw, c’est tout.

Le vieux troll se tourna alors vers Asnath qui était restée à l’écart et la fixa de ses yeux aveugles. La jeune femme eut un instant l’impression que, malgré sa cécité, le sorcier parvenait à la voir. Celui-ci tendit sa main déformée par le temps en direction de la prêtresse.

- Viens me voiw, donne-moi ton sang… l’incita-t-il.

L’humaine s’assit à côté de Noem’Aeda et prit le couteau qui avait été nettoyé. Après une hésitation, elle se résigna à trancher la peau si fragile et neuve de sa main récemment guérie. Le liquide vermeil s’écoula entre ses doigts serrés et tomba goutte après goutte dans le bol de bronze que lui tendait le troll. Une fois que celui-ci eut récupéré suffisamment de sang, il huma délicatement le contenu du bol et eut un soupir satisfait.

- Toi tu as un sang wiche… qui waconte beaucoup de choses suw ton aveniw.

Les deux amies retinrent leur respiration en attendant de connaître la suite des prédictions du sorcier.

- Un voyage pouw toi aussi… le couwage te guide mais la peuw s’insinue en toi… la rancœuw naît pouw te faiwe oublier la peuw… la fowce qui en découle te pousse face à ce que tu hais le plus… tu ouvwes les yeux suw ce que tu te caches et en l’acceptant tu scelles ton destin.

L’aveugle plongea les mains dans le bol et laissa couler le sang le long de ses doigts tordus.

- Ton sang devient fwoid mais ce n’est pas la mowt… non pas la mowt… tu oublies la peuw mais pas la haine… le couwage laisse sa place à l’intelligence glaciale. Voilà ce que je lis dans ton sang, humaine, tel sewa ton destin.

Le troll retourna le bol, renversant le sang sur la natte étalée au sol, laissant de longues traînées rouges sombres dessus. Le vieux sorcier tendit ensuite la main vers la draeneï.

- Je t’ai lu ton aveniw… paie-moi, ordonna-t-il.

- Combien pour les deux ? demanda la mage en sortant sa bourse.

- Pas pouw elle, juste pouw toi, corrigea le troll.

- Pourquoi ?

- Pawce que c’est moi qui lui ai demandé de me donner son sang, elle ne m’a pas demandé son aveniw…

Noem’Aeda paya donc le vieux sorcier vaudou puis elle suivit Asnath à l’extérieur. La prêtresse fut heureuse de voir de nouveau la lumière du soleil et de pouvoir respirer l’air pur, sans les relents d’encens et d’autres poudres qui emplissaient la tente du troll.

Dès que les deux amies retournèrent vers les stands principaux de la foire, un grand homme dont le visage était masqué par un capuchon leur barra la route. Asnath et Noem’Aeda reconnurent tout de suite les cheveux blonds qui dépassaient de la capuche ainsi que l’épée qui pendait à la ceinture de l’inconnu.

- Tiens donc… marmonna la mage pour ne pas être entendu de ceux qui se trouvaient autour d’eux, quelle ironie. Un elfe de sang qui vient faire lire son avenir dans son sang.

- Je n’accorde aucune foi à ce genre de pratiques, contrairement à toi ce me semble, rétorqua Nathaël, je suis venu vous chercher, Zoorz vient d’arriver.