Les Phoenix De Solaris

Il faisait toujours aussi sombre dans la chambre, lorsqu’Asnath émergea du souvenir emprisonné dans le médaillon. La première chose qui lui vint à l’esprit fut la triste ironie qui l’avait finalement amenée dans le seul endroit de tout Azeroth où elle était à la fois en danger et à l’abri. Un sourire amer se dessina sur ses lèvres à cette idée et pour la première fois depuis qu’elle avait ouvert les yeux dans cette pièce, la terreur sourde qui la tenaillait semblait s’être envolée.

Abasourdie par l’idée de savoir son amie prisonnière sous les neiges de l’avalanche, Asnath ne remarqua pas immédiatement l’étrange phénomène que Nathaël lui désigna quelques secondes plus tard. Ce n’est que lorsqu’elle entendit le son d’un léger grésillement que la prêtresse se tourna dans la direction que pointait le paladin et vit les volutes de fumée qui s’élevaient du sol à une dizaine de mètres d’eux. Après avoir jeté un œil autour d’eux pour s’assurer que les morts-vivants avaient tous été décimés, l’humaine et l’elfe de sang avancèrent avec difficulté dans la neige.

Asnath n’eut pas même le besoin de demander à son drake de faire demi-tour que celui-ci avait déjà fait volte-face et se dirigeait à grande vitesse vers le lieu de l’attaque. La prêtresse y retrouva Omundron, Noem’Aeda et Nathaël dont les montures volaient en cercle au dessus du point de chute d’Ellécnite et de son drake. Les yeux rivés vers le sol, l’humaine put voir le drake rubis et la wyrm s’écraser au sol avec force. Ellécnite n’était visible nulle part, en revanche tous purent voir les nombreuses créatures du Fléau qui s’approchaient du point d’impact.

- Asnath ! entendit-elle crier Omundron, attrape ceci !

Combien de temps était-elle restée dans les ténèbres ? Asnath n’aurait su le dire. Quelques jours, quelques années, une éternité, cela n’avait que peu d’importance en réalité. Elle se souvenait à peine de la cause de ce noir total. Des cris lointains lui revenaient comme dans un rêve, la sensation du froid de la neige mais était-ce vraiment la neige qui la glaçait ainsi jusqu’aux os ou quelque chose de bien plus effrayant. Elle avait fini par s’habituer au silence et au noir, mais le froid qui la transperçait de part en part ne cessait de venir la harceler.

Pendant le périple qui les mena à la Désolation des Dragons, Asnath eut tout le temps de questionner Naarok sur sa présence en Norfendre. Après que la jeune femme et son amie l’ait déposé à la Croisée après l’embuscade dont il avait été victime, le chaman avait été contraint de rester alité plusieurs jours le temps de sa convalescence. Il avait par la suite participé à la traque des bandits qui sévissaient dans les Tarides et dont il avait été victime. Une fois ceux-ci débusqués et capturés, l’orc avait pendant un temps repris sa vie à la Croisée.

Asnath et Noem’Aeda, accompagnées d’Ellécnite, Nathaël, Omundron et Zoorz, prirent la mer en direction du Norfendre le premier jour de l’automne. Leur traversée devant durer plus d’une semaine, chacun dut trouver une occupation pour le voyage. Ellécnite avait décidé de mettre au point une canne à pêche qui remonterait le poisson dès que celui-ci mordrait à l’hameçon sans intervention du pêcheur tandis que Zoorz et Nathaël s’entraînaient dans une des cales vides qu’ils avaient réaménagée en salle d’arme et qu’Omundron s’intéressait à la navigation.

Noem’Aeda ouvrait la marche tandis qu’Asnath la suivait en rechignant vers la tente de tissu blanc et violet qui se dressait un peu à l’écart des autres stands. Deux mois étaient passés depuis Stratholme et la mort de Tassanya. Maintenant qu’approchait le grand départ, la mage souhaitait profiter une dernière fois de la tranquillité de la forêt d’Elwynn.

Beaucoup de décisions avaient été prises durant leur voyage de retour des Maleterres, toutes autour d’un feu de camp, quelques jours après la discussion qu’Asnath avait eue avec son frère. C’était la veille de leur retour à Forgefer et il leur fallait choisir ce que tous feraient une fois à la capitale naine. Ce soir-là, réunis autour du feu, tous avaient réfléchi à la conduite à tenir, maintenant que les derniers gardiens encore vivants étaient rassemblés.

Lorsqu’Asnath émergea de l’inconscience, il faisait jour de nouveau. Incapable de bouger, la jeune femme se contenta d’attendre, les yeux fermés, que ses forces lui reviennent. Quittant peu à peu sa torpeur, elle sentit qu’on l’avait couchée par terre, la tête calée par plusieurs couvertures, ses bras éloignés de son corps. La prêtresse perçut ensuite la sensation de froid qui engourdissait ses bras, comme si quelqu’un les avait enrobés de glace. Après de longues minutes, l’humaine parvint à ouvrir les yeux et jeta un regard autour d’elle. La première chose qu’elle remarqua fut qu’ils s’étaient déplacés pendant qu’elle était inconsciente.

AVERTISSEMENT !

Fidèle lecteur, malgré le titre de ce chapitre sache qu'il s'agit d'une séparation, momentanée certes mais séparation quand même. En effet notre narratrice préférée a des examens à préparer. Il lui faut donc du temps pour elle, et d'un commun accord nous avons décidé d'un break d'environ six semaines. A charge pour moi, chose promise, chose due, de vous faire patienter. Donc la semaine prochaine il y aura une surprise. Profitez de ce chapitre, le meilleur de tous pour moi, et plein de chose à toi Elwilan.

- Qu’est-ce que c’était ? demanda Noem’Aeda en regardant les dernières écharpes d’ombre se dissoudre.

- Une sentinelle que nous avons réveillée, répondit Ellécnite, nous aurions du y penser.

- Que fait-on ? s’enquit Asnath en cherchant autour d’elle une preuve que leur présence avait été révélée.