Alors qu’ils firent leur halte pour déjeuner, Asnath et Noem’Aeda finirent plus vite que leurs compagnons car elles voulaient se défier à dos de griffon dans une course de vitesse. Les deux amies se mirent en selle et firent décoller leurs montures. Le point de départ de la course était une petite colline qui se trouvait à environ un kilomètre du campement éphémère qui symbolisait l’arrivée. Jugée impartiale, se fut à Ellécnite de lancer le départ en projetant une colonne de flammes vers le ciel. Celle-ci accepta, non sans avoir auparavant critiqué l’attitude enfantine des concurrentes. En réalité, ces dernières savaient très bien que si la démoniste râlait c’était surtout parce qu’il n’y avait pas de troisième monture pour qu’elle puisse participer aussi. Lorsque les flammes déchirèrent le ciel, les griffons s’élancèrent. L’utilisation de la magie de quelque type que ce soit avait été interdite pour baser la course uniquement sur la qualité de chevaucheuse de griffon de l’humaine et de la draeneï. Se fut la monture d’Asnath qui partit le plus vite mais elle fut bientôt rattrapée par Noem’Aeda qui faisait en sorte de se recroqueviller au maximum sur le dos de son griffon pour offrir moins de prise à l’air. Sa technique fonctionna à merveille. L’humaine choisit alors de ne plus faire voler sa monture en ligne droite mais essayait de trouver des colonnes d’air chaud. Ceci permettait au griffon de ne pas avoir à battre des ailes pour se maintenir en l’air, uniquement pour aller plus vite. C’est à ce moment que Noem’Aeda arrêta net sa monture. Asnath la dépassa puis, en voyant que son amie regardait quelque chose au loin, elle revint à son niveau.
 - Que vois-tu ?
- Un groupe qui se dirige vers le campement à grande vitesse.
- Sont-ils armés ?
- Comment veux-tu que je le vois à cette distance ? Mais n’attendons pas de le savoir pour prévenir Ellécnite et Zoorz.

Les deux chevaucheuses de griffons stoppèrent là leur compétition et partirent à toute vitesse vers l’endroit où était arrêtée la caravane. Lorsqu’ils les virent arriver ensemble aussi rapidement, leurs compagnons se relevèrent. Noem’Aeda leur expliqua brièvement que des cavaliers venaient dans leur direction. En voyant la poussière qui s’élevait au loin, le guerrier et la démoniste réagirent très vite. Ellécnite monta tout de suite sur la selle d’un des griffons et, en ayant pris soin d’attacher la corde qui reliait la caravane, elle s’envola dans les airs avec tous les animaux. Zoorz emmena l’humaine et la draeneï se cacher dans un amas de rocher qui se trouvait dans les environs. A peine deux minutes après qu’ils aient quitté le lieu où ils avaient déjeuné, ils virent arriver une troupe d’une dizaine de cavaliers montés sur des chevaux squelettes.
- Des morts-vivants… murmura Asnath.

En effet, les cavaliers qui venaient de s’arrêter étaient des non-morts. Habillés d’armures détruites ou de robes déchirés, ils semblaient chercher quelque chose. L’humaine commença immédiatement à incanter, mieux valait se débarrasser d’eux avant qu’ils ne les repèrent.
- Non attends, la coupa Zoorz en mettant une main sur sa bouche, c’sont pas des agents du Fléau mais des Réprouvés.
- Qu’est-ce que cela change ?
- Qu’si tu les attaques ça s’ra considéré comme un acte agressif sans motif envers un membre d’une aut’faction et qu’ils auront l’droit d’répliquer autant qu’ils l’voudront. Attendez ici, j’vais voir ce qu’ils cherchent.
- Zoorz c’est de la folie, répliqua Noem’Aeda.
Trop tard, le guerrier était déjà sorti de sa cachette en mettant ses mains en évidence pour montrer qu’il n’avait pas d’intention belliqueuse. Les cavaliers morts-vivants tournèrent la tête vers lui et sortirent leurs armes. Lorsqu’ils virent que le nain n’était pas dangereux, ils abandonnèrent leur posture défensive. Celui qui semblait être le chef du groupe, un mort-vivant chauve qui avait deux lanières de cuir noir clouées au milieu du visage, commença à parler à Zoorz dans une langue où se mêlaient des termes du commun et d’autres langages qu’Asnath ne reconnaissait pas. Le tout formait une sorte de bouillie de mots incompréhensible.
- Parle dans ma langue l’ami, dit le guerrier nain au réprouvé, j’sais que tu la comprends.
- Pourquoi devrions-nous toujours faire des efforts envers les mortels ? demanda le chef des cavaliers d’une voix d’outre-tombe.
- Parce qu’on a pas la chance d’avoir l’éternité pour apprendre ta langue. Qu’est-ce qu’vous cherchez ici ?
- Depuis quelques temps le Fléau fait des incursions dans les Royaumes de l’Est, expliqua le réprouvé, nous avons été chargés de nous occuper de ce problème. Certains d’entre-nous ont ressenti dans les environs une aura corrompue atténuée, comme si on cherchait à en masquer la présence. Nous sommes venus vérifier sur place et prendre des mesures en cas de besoin. Avez-vous remarqué quelque chose ?
Les mesures dont parlait le cavalier n’inspiraient rien de bon aux deux témoins cachées derrière leur rocher. Noem’Aeda tourna la tête vers la prêtresse, Asnath lisait de la crainte au fond de ses yeux. Sans doute la mage pouvait-elle voir la même émotion se peindre dans le regard de l’humaine.
- Désolé les gars, on a pas vu d’Fléau dans le coin, répondit Zoorz.
- On ? répéta le mort-vivant en jetant un œil vers le tas de rocher d’où était sorti le nain.
Asnath et Noem’Aeda, comprenant qu’elles avaient été repérées, sortirent lentement en restant l’une près de l’autre. Le réprouvé fit avancer son cheval réanimé vers les deux nouvelles-venues puis les examina un moment. Les deux amies retinrent leur respiration quand le cavalier et sa monture s’approchèrent, l’odeur qu’ils dégageaient était insupportable. La prêtresse se rendit compte que le cavalier n’avait pas d’yeux, ils étaient masqués par les lanières de cuir, elle se demanda comment il pouvait voir.
- Une draeneï et une humaine… Comment puis-je savoir que vous n’êtes pas du Fléau, nain ?
- Bah t’as bien vu, les gamines sont terrorisées, t’as déjà vu des nécromanciennes qui auraient peur de vous ?
- Et où allez-vous ainsi ? continua de questionner le cavalier non-mort.
- C’est pas vraiment les oignons des sacs d’os, répondit le guerrier, mais puisqu’c’est d’mandé gentiment j’vais te l’dire. J’vais à la Chapelle d’l’Espoir d’la Lumière pour apporter des vivres aux soldats d’l’Aube d’Argent.
La réponse parut convenir au non-mort. Le nain et le réprouvé se toisèrent encore un moment puis le cavalier rejoignit ses hommes. La troupe partit sans adresser un regard au trio qu’ils laissaient là. Lorsque les morts-vivants eurent disparu au loin, Asnath recommença à respirer convenablement. Pendant tout le temps où les réprouvés avaient été là, son cœur avait battu à tout rompre, ses oreilles avaient commencé à bourdonner et elle avait eu le vertige. Sans doute était-ce de la peur, il lui faudrait apprendre à maîtriser les émotions que faisait naitre en elle la présence des morts-vivants. Le guerrier fit de grands signes vers le ciel et rapidement Ellécnite revint avec les griffons. Zoorz sauta sur la selle derrière la gnome, la mage et la prêtresse enfourchèrent leur monture et tout le monde décolla en vitesse. Cinq minutes passèrent sans que personne n’échange un mot. Ce fut Asnath qui parla la première.
- Tous les réprouvés ont-ils le même comportement avec les vivants ?
- Oui, lui répondit Ellécnite, n’oublie pas que, bien qu’ils soient délivrés de l’influence du Roi Liche, ce sont des morts-vivants.
- Ont-ils des souvenirs de leur existence passée ? demanda Noem’Aeda.
- Cela dépend.
- De quoi ? insista la mage.
- De ce pour quoi ils sont devenus des morts-vivants. La majorité du Fléau est constitué du peuples massacré de Lordaeron et parfois de Quel’Thalas, ils ont été ramenés à la vie pour servir de soldats et n’ont plus aucun souvenir de qui ils étaient. Mais pour d’autres, la non-mort est une punition. C’est le cas de la reine des Réprouvés, Sylvanas Coursevent, qui a eu le malheur de croiser le chemin du prince corrompu de Lordaeron, Arthas. Pour lui avoir résisté dans la vie, le traître l’a obligée à le servir dans la mort.
- C’est horrible… murmura Asnath en refermant le livre qu’elle était en train d’étudier, comment les Réprouvés ont-ils pu se soustraire de l’influence du Roi Liche ?
- Ils ont exploité une faille quand y en a eu une, expliqua Zoorz, c’est c’t même faiblesse du Roi Liche qui a forcé le prince fou furieux à r’venir en Norfendre. L’a même failli y passer quand les cadavres ambulants s’sont soulevés cont’ lui. Dommage que la liche ait été là, ça nous aurait évité des problèmes.
Personne ne répondit, chacun pensait à ce qui aurait pu arriver si le prince de Lordaeron n’était pas entré en possession de Deuillegivre. Y aurait-il eu un autre champion pour le Fléau ? Ce dernier aurait-il été capable de remplir aussi bien sa mission ? Archimonde serait-il venu sur Azeroth ? L’Arbre Monde aurait-il été préservé ? Tant de questions dont personne n’avait la réponse.
- Après tout, reprit Asnath, nous ne savons pas si notre présent n’était pas le meilleur de ceux qui se profilaient pour ce monde.
- Je ne vois pas comment cela aurait pu être pire, Asnath, répliqua Noem’Aeda par-dessus son épaule.
- Il n’est pas nécessaire de se demander ce qui aurait pu ou pas arriver, conclu Ellécnite, notre monde est tel qu’il est. Tâchons juste de faire en sorte qu’il ne tombe pas trop bas.
La discussion se termina là. L’après-midi ne vit pas d’autre événement notable. Zoorz et Ellécnite passèrent une grande partie du temps de vol à montrer à leurs jeunes compagnes les divers lieux intéressants de la région. Ainsi, les deux amies purent apercevoir le donjon de Stromgarde et à côté de lui le Cercle de lien intérieur. Ce cercle était une sorte de cromlech en ruine dont les pierres recouvertes de mousses étaient érodées par la pluie et le vent. En regardant de plus près, ils purent voir de nombreux élémentaires de terre qui gardaient le sanctuaire. D’après Ellécnite, trois autres cercles de lien similaires existaient dans les Hautes-Terres, tous gardés par des élémentaires. Le cercle extérieur abritait des créatures du vent, de l’eau pour le cercle oriental et du feu pour le cercle occidental. En fin de journée, la caravane arriva en vue de l’imposant Mur de Thoradin qui marquait la frontière entre les Contreforts de Hautebrande et les Hautes-Terres. Asnath se demanda quel avait été le peuple capable d’ériger une œuvre aussi énorme. Lorsque le soleil disparut à l’ouest derrière ce gigantesque rempart, le groupe fit atterrir les griffons près de la porte qui faisait la jonction entre les deux régions. La pluie commença à tomber en même temps que la nuit, ils montèrent donc leurs tentes et s’y réfugièrent après avoir pris soin de protéger les montures du froid. Le lendemain, ils seraient à Austrivage.

Chapitre Vingt-six : Course effrénée dans les montagnes d’Altérac

L’escale à Austrivage fut très brève. Le temps s’écoulait trop vite tandis qu’Omundron et Tassanya se rapprochaient petit à petit de leur destination. Plus les jours passaient et plus l’inquiétude d’Asnath, mêlée à l’angoisse d’arriver trop tard, grandissait. A la grande surprise de l’humaine et de Noem’Aeda, Zoorz abandonna les griffons dans la ville maritime.
- Zoorz, l’appela la mage lorsqu’elle vit que le nain était en train de transférer la cargaison que portaient les animaux à tête d’aigle sur des chevaux de bât, pourquoi ne pas continuer avec les griffons ?
- Parce que ma p’tite demoiselle j’tiens à vivre. Les griffons sont fatigués du voyage et l’chargement les ralentit. On va passer dans les montagnes d’Altérac. C’est pas forcément une destination d’vacances et je préfère la route. Y a pas mal d’conflits avec la Horde là-bas, j’ai pas particulièrement envie d’me prendre une flèche en passant dans l’coin. Après on s’ra dans les Maleterres, les filles.
- Combien de temps devons-nous encore voyager avant d’atteindre notre destination ? demanda Asnath en aidant le nain à préparer les chevaux.
- Une douzaine de jours si tout va pas trop mal.

Ils étaient repartis dans la journée, le convoi se composait d’une trentaine de chevaux, sans compter ceux de Noem’Aeda et Asnath et le bélier sur lequel Zoorz voyageait. Le groupe avançait beaucoup moins vite qu’avec les montures volantes mais la sécurité primait sur l’urgence, les quatre compagnons ne seraient d’aucune utilité pour qui que ce soit s’ils mourraient. Le voyage jusqu’aux montagnes d’Altérac se fit sans encombre. Ils furent obligés de quitter la route quelque temps pour éviter de s’approcher de Moulin-de-Tarren qui était occupé par la Horde. Le détour les avait fait passer par le flanc de la montagne où Zoorz avait préféré ne pas s’éterniser, de peur que des félins de la région ne viennent attaquer le convoi. Le groupe avait rejoint la route dès que possible puis ils entamèrent la première portion dangereuse de leur itinéraire. Le chemin vers les Maleterres les fit ensuite passer au travers même du massif montagneux d’Altérac. L’air commença à se raréfier, faisant tourner les têtes, et malgré la saison il faisait suffisamment froid pour qu’Asnath et Noem’Aeda passent leurs journées emmitouflées dans leurs capes. Bientôt la neige de la montagne les entoura, ralentissant un peu l’avancée du convoi, bien que la route ait été dégagée. Ils finirent par arriver près des ruines d’Altérac. Les décombres de la capitale de l’ancien royaume humain étaient désormais habités par de nombreux ogres et la forte population de yétis rendait un passage par les montagnes trop périlleux. Il leur fallut donc continuer par l’axe principal. Le petit groupe parvint à dépasser la Fourche du Gibet sans faire de mauvaise rencontre mais c’est dans la ville détruite de Strahnbrande qu’ils subirent une attaque. En rentrant dans la ville, Zoorz avait fait ralentir le convoi. Asnath et Noem’Aeda qui se trouvaient au milieu de la colonne avancèrent jusqu'à rejoindre le nain.
- Qu’y a-t-il ?
- C’est trop silencieux, dans des ruines on entend toujours des bruits bizarres. Là y a rien. Noem’Aeda, va prévenir Ellécnite.
 La draeneï fit volter son cheval et descendit la colonne au galop pour avertir la démoniste qui semblait déjà avoir compris le danger. Ils continuèrent à avancer au pas en restant sur leurs gardes. Noem’Aeda était revenue à l’avant du convoi sur ordre de la gnome.
- Les filles, murmura Zoorz en décrochant son bouclier et sa hache de la selle de son bélier, lorsque j’vous le dirai, vous partez au galop en suivant la route. Asnath j’ai accroché les chevaux à ta selle, c’est toi qui guide l’convoi. Noem’Aeda tu essaies d’couvrir l’avant, Ellécnite et moi on s’occupe du reste.
Les deux amies acquiescèrent. Le guerrier fit ralentir sa monture pour qu’elle atteigne le milieu de la colonne tandis qu’Ellécnite le rejoignait. Après quelques minutes dans un silence menaçant, un craquement se fit entendre sur leur droite.
- Allez-y ! cria le nain.
La prêtresse lança sa monture au triple galop, emportant avec elle tous les autres chevaux. Sur sa droite, là d’où venait le bruit, jaillissant d’une maison en ruine, un ogre de quatre mètres de haut lui fonça dessus. Le cheval de l’humaine fit un écart, menaçant de la désarçonner. Alors que l’ogre allait abattre son poing gros comme un rocher sur l’un des animaux du convoi, il fut frappé par un immense pic de glace qui s’enfonça profondément dans son bras. En tournant la tête, Asnath vit Noem’Aeda, le bras tendu devant elle et un petit vortex de glace se formant autour de sa main. Alors que l’ogre rugissait de douleur, un second morceau de glace fusa et se planta dans sa cuisse. Son corps massif s’écrasa et la mage l’acheva en lui lançant un dernier épieu au travers de la poitrine. Celle-ci se porta à la hauteur de l’humaine.
- Je ne pensais pas avoir à passer à la pratique tout de suite. Mais je vois maintenant l’intérêt d’apprendre de nouveaux sorts. Et toi tu crois que…
- Attention, cria Asnath.
Une poutre arrachée à la toiture d’une maison vint percuter de plein fouet le bouclier de lumière de la prêtresse et celui formé de glace qui encerclait la draeneï. Les protections disparurent sous la force du choc. Asnath incanta immédiatement et une lame de lumière vint entailler profondément l’abdomen d’un second ogre qui avait surgit devant elles. Celui-ci eut un mouvement de recul qui permit au convoi de le contourner.
- Mais tu es vraiment devenue indispensable ! dit Noem’Aeda en se retournant pour vérifier qu’Ellécnite et Zoorz les suivaient encore.
Le guerrier et la démoniste étaient aux prises avec trois autres monstres qui tentaient d’attaquer le convoi sur toute sa longueur. Sous les yeux des deux cavalières de tête, un ogre qui une seconde plus tôt courrait dans leur direction se mit à ralentir, épuisé. La hache de Zoorz eut rapidement raison de la créature qui était désormais incapable de se défendre.
- Tu en doutais ? demanda Asnath en regardant de nouveau en face d’elle.
- Disons que je me demande en quoi tes lectures sur la stratégie peuvent nous aider.
- Laisse-moi te donner un exemple !
L’humaine dirigea sa monture sur la gauche et s’engagea à toute vitesse dans les décombres d’une rue parallèle à la route. La mage ne suivit pas tout de suite le mouvement et se laissa distancer.
- Mais qu’est-ce que tu fais ? hurla-t-elle lorsqu’elle revint à son niveau, Zoorz nous a dit de ne pas quitter la route.
- Justement. Les ogres sont peut-être stupides mais ils savent chasser. Nous sommes un convoi d’une trentaine de chevaux chargés lourdement avec seulement deux véritables combattants pour le protéger. Il est évident que nous ne chercherons pas à nous battre et que la meilleure option pour nous c’est la fuite. Le chemin le plus rapide c’est la route, donc c’est là qu’ils nous attendent.
Comme pour prouver ses dires, un trou dans une maison qui donnait sur la route leur permit de voir que plusieurs barrages avaient été dressés sur leur chemin initial.
- Ils ne sont pas assez rapides pour rattraper les chevaux et l’étroitesse de la rue va permettre à Zoorz et Ellécnite de protéger l’arrière du convoi plus facilement. Puisqu’ils ne sont pas assez agiles pour traverser les maisons ils n’attaqueront pas par le flanc.
- Tu as pensé à la possibilité qu’ils détruisent les maisons pour nous barrer le passage ?
L’humaine blêmit puis examina du mieux qu’elle le pu les constructions devant elle.
- Elles devraient tenir normalement.
- Je ne te félicite pas grand stratège ! Nous n’avons plus qu’à espérer qu’ils soient aussi stupides qu’ils le paraissent. Dans le cas contraire nous sommes pris au piège.
Heureusement pour eux quatre, les ogres le furent. Pris de court par la manœuvre du convoi, ils se mirent à la poursuite de la colonne mais furent reçus par le guerrier et la démoniste. Après une heure de course dans Strahnbrande, le groupe parvint à atteindre l’entrée nord de la ville qu’ils franchirent en toute hâte. Les chevaux avaient le poitrail humide de sueur et écumaient mais il leur fallut s’éloigner d’au moins deux kilomètres pour que les ogres arrêtent leur traque. Une fois à l’abri, montures et cavaliers purent se reposer. Asnath en profita pour soigner les quelques blessures légères de Zoorz et Ellécnite. Malgré la possibilité d’une nouvelle attaque, le nain prit le risque de s’arrêter pour la nuit, les chevaux n’étant aucunement en état de fournir un effort tel que celui qu’ils venaient de faire si jamais ils étaient de nouveau attaqués. Les trois magiciennes érigèrent donc plusieurs protections pour les prévenir d’une éventuelle embuscade puis tous s’endormirent auprès du feu qu’avait allumé Noem’Aeda.